Dis donc, c'est quoi le windlandboarding (ou simplement "Dirt") ?

Pour moi, c'est le plus simple et le moins casse-gueule des sports que je pratique, le plus accessible et parmi les moins chers des sports de glisse.

Il vous faut un skate tout terrain que l'on appelle communément mountainboard ou mtb ainsi qu'un gréement de windsurf. Articulez le tout autour d'un pied de mat, et le tour est joué.

Quand fait-on de la planche à roulettes tractée par une voile ?

Eh bien quand la nature le permet. Les horaires de marée, l'orientation et la force du vent sont les paramètres fondamentaux qu'il vous faut connaitre et avoir. Quand tout semble enfin réuni, alors on peut tenter l'expérience.

Il me faut un bon 15 noeuds de vent au minimum avec mon gabarit (72 kg) pour que cela devienne intéressant. En deça, je ne dispose pas de suffisamment de puissance pour appréhender les quelques montées ou irrégularités du terrain et prendre de la vitesse. Ici sur la photo, avec les 5,7 m² de ma Tribord dédiée à cet exercice d'équilibriste, le challenge peut commencer.

Vous vous en doutez, c'est aussi une excellente passerelle pour s'initier au windsurf et acquérir quelques compétences communes. Beaucoup de figures de freestyle peuvent d'ailleurs se pratiquer à terre par ce biais. Gare aux blessures tout de même.

Question protection individuelle, c'est comme vous le sentez, mieux vaut en avoir que de regretter de ne pas en avoir mis après coup, au propre comme au figuré. Au minimum, je vous conseillerais de vous munir de genouillères, de gants et d'un casque (tout ce que je n'ai pas sur la photo...)

Question budget, pas de panique, on peut tout trouver d'occasion pour vraiment pas cher.  Plaisir garanti !

L'initiation en quelques mots

Les vents

Il y a d'abord le vent réel qui soufflera dans l'idéal perpendiculairement à la plage et que vous ressentez à l'arrêt. Ensuite, le vent vitesse que vous créerez par votre déplacement et afin la combinaison des deux, ou sa résultante, le vent dit apparent que captera la voile. Voilà pour la théorie !

Les premiers tours de roues

La technique de base est assez simple et l'apprentissage rapide, même pour qui n'est pas doué ! Que peut-on vouloir de mieux ? 

Au départ, le mtb doit être positionné quelque peu sous le vent, d'un angle de 20 degrés environ, de manière à prendre de la vitesse au démarrage. Pour cela attraper le mât d'une main puis redressez-le, saisissez le boom de l'autre main. Déplacez le mtb en soulevant son nez à l'aide du vent s'engouffrant dans la voile et positionner le correctement près à partir.

Pour un départ sur la gauche avec le vent dans le dos, la voile en drapeau, monter la jambe arrière (en l'occurence droite ici) en premier pour garder l'ensemble équilibré. Capter légérement le vent en bordant la voile doucement (tirer-la vers vous) avec la main droite. Ca doit commencer à tirer dans les bras. Il faut suffisamment border pour rompre les forces de friction des roues sur le sable et commencer à rouler.

Pour ralentir, choquer, pour avancer, border, pour faire marche arrière, ouvrer davantage et passer la voile de l'autre côté du mât. C'est un coup à prendre, exercez-vous ! Attention le mât est toujours vertical ou légèrement en avant, jamais en arrière, sinon vous verrez bien ce qui se passe...

Se diriger : la prise de care

Les appuis talon-pointe principalement sur la jambe arrière permettent d'incliner le mtb et donc de tourner. Plus on appuie, plus le virage est serré. Si les straps d'origine vous gênent, ils peuvent être remplacer par un grip anti-dérapant afin de faciliter les manoeuvres et le changement de pieds.  Autre solution adoptée sur une seconde planche, l'ajout de 2 demi straps de foil pour caler les pieds quand ça chasse fort.

Pression et vitesse sont liées ! C'est Bernoulli qui l'a dit !

Le vent souffle dans la voile. La différence de pression de part et d'autre de la voile crée une force. C'est comme si l'air surpressé voulait rejoindre l'air basse pression de l'autre coté de la voile et exercait une force à travers la voile pour cela. Cette poussée est toujours perpendiculaire à la surface de la voile.

Tributaire des choix de Dame Nature

Cela nous amène tout naturellement à parler de la partie roulante qu'est la plage. Dans la région, pas ou prou de longues mais surtout larges étendues de sable dur et lisse comme sur la côte d'Opale par exemple. Par gros coefficient la plage se découvre et l'on devine alors ses dessous. Bien souvent c'est au petit bonheur la chance, des fois cela s'y prête, parfois c'est plus compliqué et faudra faire avec. 

L'hybridation des genres

Mélange d’un mountainboard et d’un speedsail
Pourquoi  donc ?
Plutôt pour tirer de long bord, oublié donc le freestyle, l'engin est trop lourd et encombrant mais il peut aller vite s'il est bien toilé....

Avantage du MTB/Speedsail :
-Réduction de l’empattement car en réduisant l’espace entre les deux trucks le rayon de braquage s’en trouve plus court et c’est mieux quand la largeur de la plage n’est pas très conséquente. Nous ne sommes pas ici sur les plages du nord,
-Board plus courte donc plus maniable,
-Board plus large pour un meilleur confort,
-Deux straps pour y caler les pieds,
-Pneus plus larges pour une plus grande surface de roulage et moins s’enfoncer dans le sable mou.

Avantage du Speedail/MTB :
-Elargissement de la voie arrière pour une meilleure tenue de route par vent fort,
-Des roues plus grandes pour faciliter le passage dans les creux et enjamber les nombreux galets sur la plage.

Élargissement de la voie arrière du truck

 Elle s’est faite en plusieurs étapes : Il a fallu trouver deux tiges filetées de 20 cm avec un filetage sur 30mm aux extrémités, ensuite rechercher deux écrous ronds à limer afin de créer un méplat, et enfin trouver deux tubes renforçateurs pour rigidifier l’ensemble.
Les quatre écrous de chaque coté ferment le dispositif à l’aide d’une plaque en aluminium. J’ai collé l’ensemble de manière à être sur que cela ne bouge pas ni en rotation ni en translation avec une colle pour métaux.
Au départ je voulais souder mais les métaux étant de natures différentes, j’ai vite abandonné l’idée : souder de l’inox sur de l’aluminium, lui même sur de l’acier, je ne sais pas faire !